Publié le 9 octobre 2018
ManageriA au cœur des mutations du travail pour servir l’agroalimentaire
Pendant les décennies qui ont suivi l’après-guerre, les termes « emploi » et « travail » se sont confondus dans une France en reconstruction qui a mis en place un système d’Etat Providence.
Aujourd’hui, l’arrivée de nouvelles formes de travail indépendant dans une société en mutations challenge le statut réconfortant du salariat, faisant apparaître l’emploi quasi généralisé comme une parenthèse historique ou personnelle (dés)enchantée.
Dans ce contexte, comment les cabinets de recrutement doivent-ils s’adapter ? C’est une question qui est au cœur de la stratégie de développement du groupe ManageriA !
Le travail n’est pas seulement l’emploi
Tout d’abord, revenons sur le fait que si pendant longtemps les termes « travail » et « emploi » ont été utilisés indifféremment, ils ne signifient pas la même chose.
Un travail est une activité professionnelle légale, régulière et rémunérée. Cela englobe les activités indépendantes (commerçants, artisans, professions libérales) et salariés.
Un emploi, en revanche, renvoie, en particulier en France, à un statut de salarié qui se concrétise par un contrat de travail entre une organisation et une personne. Sont adossés à ce contrat des avantages acquis comme les 35 heures, 5 semaines de congés payés, 12 jours de RTT, 11 jours fériés, un CE parfois… Les charges patronales et salariales quasiment égales aujourd’hui au salaire net permettent de financer une assurance chômage, une retraite… une assurance santé… En échange de ces avantages et d’un cadre sécurisant, le salarié doit servir les objectifs de son employeur. Ce faisant, il doit en respecter les process et la hiérarchie, mais aussi se conformer à la culture de son entreprise et se caler dans l’espace-temps de l’organisation.
Le développement de l’emploi à partir de 1945 dans une France en reconstruction s’est fait dans un contexte de croissance qui a peu de choses en commun avec les bouleversements économiques et sociétaux actuels.
L’emploi salarié généralisé : une parenthèse historique !
En effet, actuellement, avec une croissance d’environ 1% et une population vieillissante, le système mis en place après-guerre n’est plus vraiment viable.
Le coût du travail salarié en France est fortement questionné par la concurrence internationale, les délocalisations et la perte de compétitivité de certains secteurs… qui fragilisent en retour l’emploi.
Le digital fait apparaître de nouveau types d’organisations plus holacratiques qui fonctionnent en « mode collaboration » avec une multitude d’acteurs différents au sein d’écosystèmes ou de plateformes « ubérisées ».
La révolution numérique, l’intelligence artificielle, le big data risquent en moins de 15 ans de supprimer 30% des emplois actuels.
Conséquence : de nouvelles formes de travail se développent. Actuellement, le travail non salarié occupe déjà 25% des actifs. Cette proportion devrait augmenter sous l’effet des mutations sociétales, mais aussi d’aspirations professionnelles plus assumées chez les séniors et chez les jeunes ou Millenials.
L’emploi salarié : une parenthèse professionnelle ?
Chez les jeunes gens tout d’abord, et chez les étudiants en particulier, « faire carrière » dans un Grand Groupe en tant qu’employé ne fait plus forcément rêver. Beaucoup de jeunes ont envie de vivre une aventure en adéquation avec leurs valeurs et leur mode de vie. Ils plébiscitent la Qualité de Vie au Travail, la flexibilité et le respect des temps de vie. Ils veulent aussi réussir rapidement et conduire des projets qui leur ressemblent. Les entreprises qu’ils créent n’ont plus rien des codes des Grandes Entreprises. Les jeunes dirigeants sont moins dans le « décorum », mais plus dans leur propre réalisation. Les frontières hiérarchiques sont gommées. L’engagement, c’est avant tout l’engagement dans un projet perso-professionnel qui fait sens, et pas dans une Entreprise. Pour toutes ces raisons, de nombreux jeunes n’envisagent pas leur avenir professionnel dans une organisation, mais plutôt en tant qu’entrepreneur pour avoir la liberté et la flexibilité souhaitées. S’ils passent par une Entreprise en sortant de l’Ecole, c’est souvent pour acquérir de l’expérience et développer un réseau avant de se lancer.
Chez les professionnels plus expérimentés, ensuite, l’aventure entrepreneuriale est un choix, après parfois une ou quelques désillusions en Entreprise où ils n’ont pas trouvé davantage de raisons de s’engager. Réorganisations fréquentes, injonctions paradoxales, sentiment d’être instrumentalisé et pas utilisé et/ou reconnu à leur juste valeur et à la hauteur de leur expérience … Le contrat de travail et ses avantages confortables qui retenaient jusque-là le salarié et lui faisaient accepter moins de liberté et d’indépendance est rompu pour une vie plus risquée mais aussi plus libre et plus en adéquation avec des attentes en termes de réalisation. C’est un peu la Fable du Loup et du Chien ou le Chien deviendrait un Loup libre, sans collier et sans maître.
Il y a donc fort à parier que les itinéraires professionnels soient de moins en moins linéaires, avec l’alternance ou l’agrégation de différents modes de travail et de collaboration pour poursuivre un projet qui réponde à un besoin d’accomplissement. Et ce, plutôt que de rechercher à tout prix à faire une carrière en Entreprise.
Des entreprises à la recherche de souplesse
Les entreprises, quant à elles, subissent autant cette situation qu’elles en tirent un avantage.
En effet, ces transformations du travail leur permettent de faire appel à des formes de travail plus souples pour développer par exemple des projets dans des temps limités avec des expertises dont elles n’auront pas besoin dans le long terme.
Mais le revers de la médaille, c’est qu’elles ont aussi plus de mal à recruter des fonctions stratégiques qui ne peuvent être « outsourcées ». Difficile d’imaginer un directeur de la R&D ou un Responsable de Laboratoire qui serait un prestataire. En conséquence, elles se donnent du mal pour répondre aux attentes des talents qu’elles veulent attirer ou retenir. A coup de flex-offices, d’intrapreneuriat, d’objectifs coconstruits, d’horaires flexibles, de coworking, d’open-innovation, de lab, de classements, d’entreprises libérées… elles se transforment… Les Ressources Humaines laissent peu à peu la place à la relation B to E : Business to Employee, qui tend à se rapprocher du B to C. L’emploi doit offrir flexibilité, autonomie et défis personnels permettant l’accomplissement.
Ce faisant, les organisations sont confrontées à une multiplication des modalités de collaboration. L’arbitrage entre souplesse, engagement des salariés, confidentialité et coûts rebattent sans cesse les cartes du travail et de l’emploi et dessinent des écosystèmes à géométrie variable.
Le recrutement : nos solutions pour répondre à de nouveaux challenges
Et les cabinets de recrutement dans tout cela ? Pionniers de la transformation digitale, ils sont aussi les premiers décrypteurs de toutes ces évolutions et doivent trouver des points de connexions entre les différents acteurs afin de soutenir l’économie.
Vis à vis des entreprises, le groupe ManageriA a développé plusieurs solutions.
Ainsi, le cabinet ManageriA affine de jours en jours son réseau et ses techniques de chasse de tête afin de trouver pour les entreprises agroalimentaires des cadres confirmés à des postes parfois pénuriques et qui ne peuvent être « outsourcés ». Il s’agit par exemple de postes tels que Responsable R&D, Directeur Commercial, Responsable de Laboratoire, Responsable d’usine, ou encore Directeur de la Maintenance… Mais pour trouver des candidats, il faut de plus en plus souvent aller rechercher des professionnels à l’international. Nos collaborations multiples dans le cadre d’un important réseau de partenaires à l’international nous permettent d’aller au-delà des frontières pour servir nos clients français, mais aussi de recruter pour des entreprises agroalimentaires installées dans le monde entier.
Puis, Wonderfoodjob poursuit son déploiement sur du e-recrutement pour les emplois de première partie de carrière dans des PME et des start-ups ciblant les Millennials et proposant des aventures en phase avec les aspirations de cette jeune génération.
Dans les deux cas, les consultants interviennent aussi souvent que nécessaire en conseil auprès des clients : organisation, marque employeur, offre du poste à pourvoir sous la forme la plus adéquate… Il s’agit de fournir la meilleure prestation de recrutement possible.
Enfin, dans cette époque de mutations des organisations et du travail, LeadiA développe son activité d’accompagnement de dirigeants et de recherche de managers de transition. Nos clients peuvent compter sur notre compréhension des évolutions et de l’humain, mais aussi sur notre réseau.
Vis-à-vis des candidats que nous recevons lors des Rencontres ManageriA, nous avons également un rôle de conseil.
Ainsi, quand certains candidats nous semblent davantage faits pour l’entreprenariat que pour l’Entreprise, nous faisons de notre mieux pour les aiguiller et leur donner des pistes de réflexion.
Il est vrai qu’une fois entrepreneur, il est assez difficile de retourner dans le salariat. D’une part, un profil entrepreneurial a tendance à effrayer les entreprises : le N+1 a peur de se faire « piquer sa place », les RH ont peur de ne pas savoir gérer…Souvent les entreprises disent rechercher des entrepreneurs, mais dans les faits, elles veulent quand même quelqu’un capable de se fondre dans l’organisation et un poste avec un périmètre précis. D’autre part, quelqu’un qui a connu la liberté et la flexibilité d’être son propre « patron » aura du mal à se refondre dans le moule d’une entreprise, sauf peut-être à l’issue d’une collaboration réussie avec un client avec lequel il partage des valeurs et un fonctionnement.
Mais en tant que recruteurs, nous sommes attentifs aux besoins de nos clients et des professionnels que nous rencontrons. Nous jouons notre rôle d’intermédiaire, chaque fois que cela est pertinent, que ce soit dans le cadre du recrutement d’un poste en entreprise, d’une mission de management de transition, ou de la recherche de prestataires ou partenaires dans les formes évoquées précédemment.
L’aventure des cabinets de recrutement est donc loin d’être terminée. En devenant plus complexe, elle en devient encore plus passionnante parce qu’elle est une fenêtre d’observation sur les mutations de l’économie, de la société et du rapport de l’homme au travail. Sans oublier les transformations du secteur agroalimentaire qui stimulent tous ces changements !
Pierre Boulaire, Fondateur de ManageriA