Publié le 12 mars 2019
Les femmes, discriminées dès le début de carrière…
Luttons pour l’égalité professionnelle !
L’APEC publie une étude fracassante sur les inégalités professionnelles dès le début de carrière entre les hommes et les femmes en termes de contrats et de rémunération.
Deux ans après l’obtention de leur diplôme, les hommes et les femmes sont insérés dans les mêmes proportions sur le marché du travail. Ainsi, ils sont globalement 98% à avoir accédé à un premier emploi ; et 9 sur 10 à occuper un emploi au moment de l’enquête, selon la dernière étude d’insertion de l’APEC. Mais ne nous y trompons pas, les chiffres de l’insertion révèlent une toute autre réalité selon qu’on est une femme ou un homme….
Davantage de contrats précaires pour les femmes
Les jeunes femmes ont davantage de postes en CDD et de contrats précaires que les hommes. Elles sont 70% en CDI contre 83% des hommes et 25% en CDD ou contrat précaire contre 14% des hommes.
Un accès au statut cadre moins fréquent pour les femmes
De même, elles accèdent moins fréquemment au statut de cadre. En effet, elles sont 60% à être cadres ou fonctionnaires A, contre 81% chez les hommes. Inversement, elles sont 21% à être employées ou fonctionnaires C contre 9% des hommes.
Une des explications fournies par l’étude est qu’elles travaillent majoritairement dans des PME ; lesquelles accordent moins facilement le statut de cadre, par rapport aux grands groupes.
Une rémunération moins élevée que les hommes
Enfin, elles ont une rémunération plus basse que les hommes, dès le début de leur carrière.
« En effet, le salaire brut annuel médian déclaré par les femmes s’élève à 29 600 €, contre 33 500 € pour les hommes. En comparant les salaires par tranches, on remarque que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses parmi les salaires inférieurs à 30 000 € bruts annuels, et les hommes plus nombreux parmi les salaires supérieurs à 35 000 €. En particulier, la proportion de femmes occupant un emploi dont le salaire brut annuel est inférieur à 25 000 € est presque trois fois supérieure à celle des hommes !
Il est important de souligner que ces écarts de salaire, qui ne concernent que les jeunes diplômé·e·s en début de carrière, augmentent avec l’âge. Ainsi, à profil identique, les hommes cadres gagnent 8,5 % de plus que les femmes cadres. Le congé maternité, la sous-représentation des femmes dans les métiers les mieux rémunérés ou encore le plafond de verre sont autant de freins dans la carrière d’une femme expliquant cette disparité. De surcroît, les femmes sont légèrement plus nombreuses à qualifier leur emploi de « job alimentaire », ainsi qu’à déclarer le fait que leur emploi ne correspond pas du tout à leur formation. » indique l’étude de l’APEC.
Une concentration dans des filières et fonctions moins valorisées
Ainsi, les femmes sont moins présentes – à l’exception de la filière Agro, peut-être – que les hommes dans les filières d’ingénieur, les plus rémunératrices. Dès la formation, elles s’orientent davantage que les hommes vers des études universitaires
De surcroît, les femmes apparaissent surreprésentées dans certaines fonctions telles que le commercial-marketing, les ressources humaines, la communication et la création ainsi que la santé et le secteur social. En revanche, elles sont très peu nombreuses dans d’autres, comme les études-R&D ou l’informatique (fonctions qui par ailleurs sont parmi les plus rémunératrices).
Et une différence persistante à parcours égal avec les hommes ….
Mais, toutes choses étant égales par ailleurs, les différences persistent. Même à formation équivalente, les femmes demeurent moins bien rémunérées que les hommes !
Pour les filières scientifiques, le salaire brut médian des jeunes femmes est de 28 000 € pour celles disposant d’un diplôme universitaire, contre 31 700 € pour les hommes. A diplôme d’ingénieur équivalent, la rémunération médiane est de 32 800 € pour les femmes, contre 35 000 € chez les hommes.
Pour la filière droit, économie, gestion, les écarts sont similaires entre hommes et femmes ayant effectué des études universitaires ou bien une école de commerce.
Un levé de rideau sur une réalité assez rude réalisé le 6/03/2019, deux jours avant la journée internationale des droits des femmes… Il y a donc du boulot pour repenser, dès l’éducation, la place et l’apport des femmes en entreprise et dans la société.
Accéder à l’étude
Image by Werner Heiber from Pixabay