Publié le 12 avril 2021
Image des entreprises et recherche de validation sociale
Dans quelle mesure l’image d’une entreprise impacte-t-elle l’image sociale de ses collaborateurs ? Quel est le poids de l’image d’une entreprise dans la décision d’un candidat de considérer ou accepter un poste ? Voici un début de réflexion sur le sujet suite à l’étude “Dessine-moi l’entreprise agroalimentaire de demain ! ” menée par Wonderfoodjob auprès d’étudiants Agro.
L’image : transparence, authenticité et cohérence
« Tu travailles pour telle entreprise ? Ça a l’air super ! » … « Je n’aimerais pas travailler pour une entreprise qui a une mauvaise image »… « Travailler pour une entreprise qui partage mes valeurs, sinon j’aurais l’impression de me trahir. »… « Je voulais créer un projet avec un impact positif sur la société et l’environnement » … « Ma start-up, a une vraie conscience sociétale et environnementale. »…
Mission, valeurs, pratiques, RSE et éthique sont des critères plébiscités par les candidats. Ils entrent grandement en jeu dans la construction de l’image des entreprises… Notamment dans le secteur agroalimentaire.
Mais quel est l’impact de l’image des entreprises sur l’image sociale de leurs collaborateurs ? Dans quelle mesure l’image des entreprises est-elle prise en compte dans la recherche de validation sociale des candidats, notamment chez les jeunes générations ?
C’est une question que nous nous sommes posée chez Wonderfoodjob, suite à l’étude menée en collaboration avec 4 étudiants de 1ère année de Montpellier SupAgro. « Dessine-moi l’entreprise agroalimentaire de demain ! » nous donne ainsi quelques éclairages sur le sujet à travers les réponses des 829 étudiants Agro interrogés.
« Dessine-moi l’entreprise agroalimentaire de demain ! »
Très clairement les résultats de l’étude nous emmènent à nous interroger sur le poids de l’image de l’entreprise dans la validation sociale recherchée par les « Digital Natives », entre-autres, via les réseaux sociaux.
En effet, les aspirations principales des étudiants Agro sont les suivantes. Premièrement : avoir un impact positif sur l’environnement (61,75%). Deuxièmement : avoir un impact positif sur la société (56,70%). Troisièmement : avoir un métier qui s’intègre dans un choix de vie (48,83%).
Parallèlement, ils sont 69,63% à avoir une mauvaise image des grosses entreprises agroalimentaires. 67,01% souhaitent davantage de transparence. 58,93% espèrent des améliorations quant à l’image des entreprises agroalimentaires.
En quête de vérité, d’authenticité et de cohérence, les étudiants sont sensibles à ce que l’image reflète fidèlement les pratiques des organisations. Public averti et informé à la recherche de transparence, les étudiants Agro vont vérifier les informations relatives aux produits et pratiques. Pour ce faire, ils privilégient les retours d’expériences et leurs relations aux médias et réseaux sociaux.
Dans cette quête, il y a évidemment une démarche affinitaire. Mais y a t-il également une recherche de validation sociale de la part des candidats ou collaborateurs ? L’image de leur employeur peut-elle agir, en quelque sorte, comme un marqueur social ? Un bonus ou un malus selon qu’elle est plus ou moins “bonne” ou “orientée” ? De la même façon qu’ils recherchent la validation sociale par leurs comportements, leurs choix de consommation, les contenus qu’ils partagent sur les réseaux sociaux ; dans quelle mesure recherchent-ils également une validation sociale à travers leur entreprise ?
L’image multifacette dans un monde catégorisé
Il n’est pas si simple de répondre à cette question complexe. D’ailleurs ce qui suit est le résultat de réflexions ; mais en aucun cas d’une étude scientifique.
Tout d’abord, l’image sociale d’une personne semble une superposition ou une combinaison de plusieurs images (personnelle, professionnelle, virtuelle, physique…). Ces dernières sont plus ou moins bien maîtrisées selon le contexte (familial, associatif, professionnel, amical…). Et ce d’autant que la manière dont elles sont perçues implique aussi le récepteur, ses biais éventuels et sa manière de classer, parfois de manière un peu binaire pour simplifier le monde. Aussi peut-on être à l’aise avec son image professionnelle dans son entreprise ; mais mal à l’aise avec cette image professionnelle dans un contexte familial.
C’est donc dans un contexte multifacette qu’intervient l’impact de l’image de l’entreprise sur celle de ses candidats et collaborateurs. L’image de l’entreprise est par ailleurs plurielle car se superposent l’image du secteur, celle des métiers, l’image corporate, la marque employeur, l’image médiatique au grès de l’actualité. Rechercher – plus ou moins consciemment – une validation sociale personnelle à travers l’image de son employeur suppose donc plusieurs questionnements.
Image : de l’affinité aux bénéfices / risques ?
Premièrement, la recherche de validation sociale interroge la véracité des fondements d’une image d’entreprise à travers la transparence et l’authenticité.
Deuxièmement, cela questionne l’adéquation entre l’entreprise et soi, notamment en termes de valeurs, de conscience environnementale et sociétale, de projets et de pratiques.
Troisièmement, et surtout quand les deux premières questions ne sont pas totalement validées, cela pousse le candidat à faire son analyse bénéfices/risques. Dans ce processus, tous les critères liés à une prise de poste éventuelle sont ainsi considérés et pondérés. Cela inclut à la fois les critères de choix d’un poste (secteur, fonction, lieu, missions, rémunération, conditions de travail…). Mais également, la perméabilité et l’équilibre des temps de vie ainsi que la volonté de transformer et d’améliorer les choses… Le tout étant enfin confronté au principe de réalité des opportunités disponibles, notamment en temps de crise.
La recherche d’un alignement de valeurs et d’images ?
Dans notre étude, cependant, la plupart des interrogés encore étudiants ne semblaient pas disposés à négocier leurs valeurs dans leur future recherche d’emploi. On percevait davantage une recherche d’alignement de valeurs et de projets. Mais la question de l’adéquation entre l’entreprise et le candidat n’est pas seulement primordiale pour l’attraction des talents. Elle est aussi indispensable pour les engager durablement dans une relation où il n’y aurait pas de dissonance.
Le Graal ? Des collaborateurs fiers de travailler pour telle entreprise ! Non seulement parce qu’ils aiment leur travail et se retrouvent dans la raison d’être et les valeurs de leur employeur, ce qui nourrit directement leurs propres moteurs… Mais aussi parce que l’entreprise sert positivement leur propre image sociale ! Voici donc de nouvelles pistes de réflexion à creuser pour développer la marque employeur des entreprises …
Plus que jamais, le recrutement est une affaire d’affinité et d’adéquation… Mais aussi d’alignement entre les pratiques, les valeurs, la communication et la marque employeur de l’entreprise.
Image : Christelle Thouvenin