Publié le 17 février 2025
Quelles perspectives pour l’emploi des cadres de l’agroalimentaire en 2025 ?

L’industrie évolue sous l’effet des transitions, numérique et écologique. L’agroalimentaire n’échappe pas à la règle et offre de belles perspectives pour les cadres, en nombre d’embauches et en diversité des compétences.
Depuis plus d’une décennie, l’agroalimentaire, premier secteur industriel en matière d’emploi, se distingue par une progression continue de l’emploi cadre : + 38 % entre 2009 et 2021. Il arrive en 2e position, après le secteur automobile-aéronautique- transport, dont les effectifs cadres ont augmenté de 43 % sur la même période. En parallèle, notre industrie connaît une stabilité inédite de l’emploi non-cadre, contrairement aux autres secteurs industriels, dont la main-d’oeuvre peu qualifiée ne cesse de baisser. Cette dynamique est portée d’une part par la faible délocalisation de nos activités et des besoins croissants en expertise, d’autre part. En 2023, 45 000 cadres ont été recrutés dans l’ensemble de l’industrie, une tendance qui devrait se poursuivre en 2025, appuyée par des investissements dans l’innovation technologique. On estime que le nombre de cadres recrutés en agro, en 2024, s’élève, quant à lui, à 4 500, toutes fonctions confondues. Là aussi, on peut noter une certaine stabilité, rassurante quant aux perspectives offertes aux plus jeunes d’entre nous. Malgré tout, le taux d’encadrement dans l’agro reste faible, stabilisé ces dernières années à 9 % dans les IAA, versus 21 % pour le reste de l’industrie. À titre d’exemple, on note plus de 28 points d’écart avec le secteur pharmaceutique ou encore 16 points de moins que le secteur énergies-eaux.
Des compétences en mutation
La transformation numérique et la transition écologique bouleversent les besoins en compétences. Les entreprises agroalimentaires recherchent des cadres capables de piloter des projets complexes liés à l’automatisation, à l’intelligence artificielle et à la durabilité. Les métiers de l’informatique industrielle, de la R&D et de l’analyse de données gagnent en importance. Parallèlement, les enjeux liés à la réglementation et à la gestion des risques renforcent la demande en expertise qualité et sécurité. À ce titre, on note que les trois familles de métiers les plus représentées dans les recrutements cadre sont la qualité, les process/méthodes/industrialisation et le pilotage en production industrielle. Arrivent ensuite les métiers du commerce, des achats et du contrôle de gestion. Autant de fonctions sur lesquelles les recrutements sont restés tendus en 2024 ; les efforts devront donc être portés, notamment par les écoles, sur l’attractivité de ces métiers.
Les enjeux de 2025
Les entreprises de l’agroalimentaire offrent de belles perspectives aux cadres, tant en termes de volumes d’embauches que de diversité de compétences, à condition qu’elles réussissent plusieurs défis, comme la fidélisation et l’attractivité. Face à une concurrence accrue pour attirer les talents, elles doivent offrir des perspectives de carrière claires et des conditions de travail adaptées aux nouvelles attentes des cadres. La parité hommes-femmes est aussi à améliorer. Les femmes représentent aujourd’hui 28 % des cadres en industrie. Ce chiffre est en progression, mais reste en deçà de la moyenne, tous secteurs confondus (dont le tertiaire), à 38 %. En matière de rémunération médiane, les hommes cadres gagnent encore 12 % de plus que les femmes, tous secteurs confondus. Le maintien de l’emploi des cadres séniors est par ailleurs une solution face à la pénurie de compétences sur certains métiers et garantit le maintien de nos savoir-faire. Il est indispensable que les entreprises se saisissent de cet enjeu stratégique.
3 DÉFIS POUR RECRUTER EN 2025
1 – Fidélisation et attractivité : offrir des perspectives de carrière claires et des conditions de travail adaptées aux nouvelles attentes.
2 – Parité hommes-femmes : les femmes ne représentent aujourd’hui que 28 % des cadres en industrie. Les hommes cadres gagnent encore 12 % de plus que les femmes, tous secteurs confondus.
3 – L’emploi des cadres séniors : ils sont une partie de la solution face à la pénurie de compétences sur certains métiers et garantissent le maintien de nos savoir-faire.